L'église Saint Vivien

Nichée à flanc de coteau du vallon de l'Escambouille, cette église dédiée à Saint-Vivien a été édifiée au 12ème siècle . Elle porte en elle les caractères distinctifs du roman saintongeais, et ce, en toute simplicité. Elle est dépourvue de transept et de bas-côté.

De plan rectangulaire, elle s'achève par une abside à trois fenêtres et sa façade s'ouvre par un portail composé de cinq voussures dont une seule possède quelques ornementations de feuillage et triangles opposés. Autrefois, de chaque côté de ce portail reposait un faisceau de colonnettes, dont les chapiteaux sans sculptures ont été conservés. Une série de modillons, à peine ébauchés, orne le chevet à l'extérieur avec de drôles de têtes : tête d'animal tenant entre les dents un objet semi-circulaire, tête grimaçante d'homme, un visage de femme grossièrement sculpté.

Entre le 13ème et le 14ème siècles, les deux travées de la nef furent voûtées mais seule subsiste celle de l'entrée. Le vestige d'une peinture murale du 14ème siècle représentant le martyr de Saint-Sébastien se donne encore à voir.

Le clocher a été construit vers 1730. La cloche portait à l’époque de l’Abbé Vallée l’inscription suivante: " J’ai été fondue en 1851 et bénite par M. Coindreau, desservant de Fontcouverte. Mon parrain a été M. Roy Pierre, âgé de 19 ans et ma marraine Marie Madelaine Léonie Bigois, âgée de 14 ans."

Dans son étude publiée en 1885, l’Abbé Eutrope Vallée, curé de Fontcouverte et secrétaire de la Commission des Arts et Monuments historiques de la Charente-Inférieure, fait de l’église de Fontcouverte la description suivante :
 
"Malgré sa simplicité, l’église mérite l’attention de l’archéologue. On n’y voit ni transept, ni bas-côtés. Elle forme un rectangle de 19 mètres de longueur sur 5 mètres ½ de largeur. L’abside, avec ses trois fenêtres cintrées ; la nef avec de petites fenêtres très étroites, aussi cintrées ; la voûte du sanctuaire en demi-coupole ; le portail, où jadis de chaque côté, reposait, sur des bases aujourd’hui disparues, un faisceau de colonnettes, dont les chapiteaux sans sculptures ont été conservés ; voilà autant de caractères distinctifs de l’époque que nous avons mentionnée plus haut. Signalons, comme particularité, des pattes aux socles des colonnes, tant au-dedans de la nef et du sanctuaire, qu’en dehors de l’abside. Les modillons qui ornent le chevet à l’extérieur, sont à peine ébauchés ; on y remarque l’un d’eux représentant une tête d’animal tenant entre les dents un objet semi-circulaire difficile à déterminer ; deux autres montrent une tête grimaçante d’homme, et un visage de femme grossièrement sculpté. Vers le XIIIe ou XIVe siècle, les deux travées de la nef furent voûtées ; celle qui avoisine l’entrée a sa voûte intacte ; l’autre montre à peine quelques vestiges d’arceaux."

Nous savons également que l’église fut décorée de peintures. Les artistes de l’époque ornèrent les murailles et les colonnes de décors où dominaient les teintes ocreuses et jaunâtres. Nous pouvons lire, à ce propos, dans le tome VII du Recueil de la Commission des Arts et Monuments de la Charente-Inférieure, ce commentaire de l’Abbé Eutrope Vallée :
"Le 12 juin 1884, des ouvriers, en grattant les murs intérieurs de l’abside de l’église ont rencontré, sous d’épaisses couches de badigeon,  des traces à peine visibles de peinture. Le sanctuaire paraît avoir été peint   en entier. L’ornementation consiste en feuilles de trèfles et en losanges de couleur rouge sur fond jaune et noir.
Cependant sur un des côtés de la fenêtre à droite, on peut distinguer les vestiges d’une peinture murale polychrome du XIVème siècle représentant le martyr de Saint-Sébastien. Cette peinture fut mise au jour  lors des travaux de réfection de l’église en 1994; mais la tête du martyr a disparu sous le grattage."



Une petite anecdote :

L'église de Fontcouverte devait sans aucun doute attirer bon nombre de fidèles; bien souvent, elle se révéla trop petite.

Vexé, sans doute,  de ne pouvoir obtenir régulièrement de places assises lors des offices, mais plus encore "jaloux de voir l'autorité locale sans place marquée dans l'église, tandis que certains de ses administrés ont des bancs fort commodes" , le conseil municipal, dans sa séance du 10 février 1878 " prie à l'unanimité, Monsieur le Maire de cette commune de s'adresser à qui de droit pour obtenir l'autorisation de faire placer à poste fixe dans un endroit convenable de l'église de Fontcouverte et aux frais de cette commune, sans aucune rétribution envers la fabrique (Conseil paroissial), un banc d'au moins quatre places, affecté à l'usage exclusif de M.M. les Maire, Adjoint et Conseillers Municipaux de cette commune . "


Bibliographie : Cet ouvrage est disponible à la médiathèque de Fontcouverte - www.mediatheque-fontcouverte17.fr/

  • DREY, Serge. Fontcouverte de l'escambouille à la Charente. Editions de la Malle aux livres. 1997

Photos : Philippe DUVAL. Association  " PhotoClub des Arches "




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